Publié le 3 janvier, 2018 | par @avscci
0Critique – Le lion est mort ce soir de Nobuhiro Suwa
Profondément lié à la France, le réalisateur japonais Nobuhiro Suwa met en scène pour la première fois Jean-Pierre Léaud. Un an après que l’acteur a interprété La Mort de Louis XIV d’Albert Serra, la mort a cette fois une part joyeuse, chantante même, comme dans la scène extraordinaire où Léaud interprète la chanson qui donne son titre au film. Il y est entouré d’enfants, dans un autocar où il partage leur joie enthousiaste et gamine du voyage en groupe. Le film fait partie de cette veine si riche en France du film-poème, libre, nostalgique, drôle. Des films où tout est permis, l’errance, la tristesse et les scénarios un peu fous. Les enfants du film, pour un atelier, sont une véritable équipe de cinéma. Le cinéma dans le cinéma prend ici des chemins nouveaux, puisque le comédien Léaud interprète un comédien en double tournage, celui des enfants et un autre où Louis-Do de Lencquesaing joue le metteur en scène. Isabelle Weingarten, quarante-quatre ans après La Maman et la Putain retrouve son partenaire du boulevard Saint-Germain. Et Pauline Etienne représente la jeunesse dans un rôle de fantôme loin d’être effrayant. Le film est tourné dans le Sud de la France avec un souci de la lumière qui éloigne encore les angoisses et la peur, quand pourtant le thème principal est celui du temps qui passe et de la vie qui s’achève. C’est le chef-opérateur Tom Harari qui garantit ce bel équilibre.
Film franco-japonais (2017), de Nobuhiro Suwa, avec Jean-Pierre Léaud, Pauline Étienne, Arthur Harari. 1h 43