Critique

Publié le 12 mars, 2025 | par @avscci

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Berlin été 42 de Andreas Dresen

Andreas Dresen signe ici un film puissant qui met en lumière un aspect rarement abordé au cinéma : la résistance antinazie au sein du peuple allemand. Il retrace l’histoire vraie de Hilde Coppi, une femme engagée et sa rencontre avec Hans. Le film s’ouvre sur son arrestation alors qu’elle est enceinte. A travers un fil narratif ancré dans le présent et une série de flashbacks remontant le cours de leur histoire, le récit se déroule progressivement, révélant l’engagement politique et le destin tragique du couple. Contrairement à de nombreux films traitant de cette période, le réalisateur s’affranchit des clichés habituels en évitant les drapeaux ornés de la croix gammée et les saluts nazis. Cela confère une certaine intemporalité au récit. Hilde nous apparait dans toute sa justesse et sa vérité. Fragile et pleine de peurs, mais dotée d’une force incroyable pour survivre à la prison, seule avec son bébé, tout en restant inflexible dans ses convictions politiques. Ce que souligne la magnifique photographie de Judith Kaufmann. Le présent est marqué par une image rugueuse parfois terne et froide, tandis que les flashbacks baignent dans une lumière plus chaude, celle d’un été teinté de l’insouciance de la jeunesse. Les acteurs sont remarquables et en particulier Liv Lisa Fries qui livre ici une performance d’une émotion bouleversante. Berlin, été 42 interroge sur la mémoire collective. En touchant à l’universel il nous invite peut-être à nous questionner sur ce que nous aurions fait à la place des personnages…

Myriam Burloux

In liebe, eure hilde. Film allemand d’Andreas Dresen (2024), avec Kiv Lisa Fries, Johannes Hegemann, Gabriela Maria Schmeide. 2h04.




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