Critique

Publié le 10 février, 2025 | par @avscci

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Une guitare à la mer de Sophie Roze

Une fouine qui vend des cravates croise un hérisson peureux qui a envie d’apprendre à jouer de la guitare, ainsi que toute une galerie de personnages touchants et drôles, pour de micro-aventures feutrées et décalées, dans lesquelles le plaisir de la rencontre l’emporte sur celui du rebondissement ou du suspense. Spécialiste de l’animation en volume, Sophie Roze (Les Escargots de Joseph, Neige…) n’a pas sa pareille pour inventer des histoires singulières qui invitent petits et grands à l’évasion et à la rêverie, sans distinction, et désarment même les spectateurs les plus réfractaires par la finesse de leur écriture et l’intelligence de leur propos. Pour accompagner ce très joli conte – brillamment porté par la voix de ses comédiens, François Morel en tête – les autres deux films qui composent le programme sont au diapason : L’Arrivée des capybaras d’Alfredo Soderguit raconte comment des capybaras chassés de leurs terres par le réchauffement climatique trouvent refuge dans une ferme, et aident les poules à échapper au sort tragique qui les attend. Les Bottes de la nuit de Pierre-Luc Granjon, réalisé avec la technique rare de l’écran d’épingles créé par Claire Parker et Alexandre Alexeieff au début des années 1930, est une superbe aventure nocturne, d’une incroyable tendresse, et d’une beauté saisissante, dans laquelle un petit garçon découvre les secrets de la forêt près de chez lui en compagnie d’une étrange petite créature. Trois feel good movies qui réenchantent le monde avec autant de délicatesse que de poésie.

Marie-Pauline Mollaret

Trois films d’animation français de Sophie Roze (Une guitare à la mer), Alfredo Soderguit (L’Arrivée des capybaras) et Pierre-Luc Granjon (Les Bottes de la nuit) (2024), 0h56.




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