Critique

Publié le 22 janvier, 2025 | par @avscci

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Retour en Alexandrie de Tamer Ruggli

Rien de tel qu’un road movie pour orchestrer des confrontations fertiles en effets spectaculaires et en moments à haute tension. Retour en Alexandrie repose sur l’alchimie qui s’établit entre deux actrices en verve, la Libanaise Nadine Labaki et la Française Fanny Ardant, au cours d’un périple en voiture qui entraîne à travers l’Égypte cette fille névrosée et sa mère excentrique pour des retrouvailles hautes en couleurs d’où vont émerger des douleurs et des ressentiments trop longtemps enfouis et ruminés. Comme de bien entendu, au fil de ce périple, l’essentiel va affleurer peu à peu du superficiel et lui donner l’allure d’un jeu de la vérité aussi tendre que cruel. Pour son premier long métrage, le réalisateur suisse Tamer Ruggli a décidé de broder à partir d’une figure imposée en confrontant pour cela deux véritables divas du cinéma entre lesquelles l’alchimie fonctionne parfaitement. Le personnage fantasque qu’incarne Fanny Ardant lui a été inspiré par sa grand-mère maternelle, une aristocrate égyptienne qui jalousait la beauté de sa propre fille et lui a infligé sévices et vexations. En mettant en scène leurs retrouvailles imaginaires, le cinéaste exploite le potentiel de ses interprètes en s’appuyant en priorité sur les mots qu’elles échangent. Il envisage surtout cette longue conversation comme le prétexte à une réconciliation impossible et surtout l’affranchissement de la fille par rapport à sa mère qui va lui permettre de voler enfin de ses propres ailes. Le tout dans le cadre photogénique d’une Égypte de carte postale à bord d’une grosse cylindrée américaine… rose.

Jean-Philippe Guerand

Back to Alexandria. Film helvéto-franco-égyptien de Tamer Ruggli (2023), avec Nadine Labaki, Fanny Ardant, Eva Monti, Menha Batraoui. 1h30.




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