Publié le 22 janvier, 2025 | par @avscci
0Better Man de Michael Gracey
La figure de proue de ce biopic est le chanteur Robbie Williams qui apparaît à l’écran dans son propre rôle, mais aussi sous les traits d’un singe campé par Jonno Davies, dans un souci de distanciation simiesque sinon brechtienne. On y suit ce gamin originaire d’un milieu populaire du Nord de l’Angleterre, de son intégration au boys band Take That à sa carrière solo, en passant par des incidents de parcours sulfureux associés parfois à des substances délétères. Une destinée au fond assez commune que le réalisateur australien Michael Gracey traite avec une inventivité qu’il avait manifestée dès son premier long métrage, The Greatest Showman (2017), consacré à la saga du cirque Barnum. Avec une harmonie singulière dans l’art d’imbriquer les images et les sons. Better Man reflète la nature profonde de Robbie Williams qui non seulement apparaît a minima à l’écran, mais semble très heureux d’être personnifié sous les traits d’un singe, avec cet étrange phénomène de mimétisme qui lui vaut parfois de se produire devant un public à son image. Nul besoin d’être un adorateur du chanteur ou un familier de son répertoire pour apprécier le tour de force. Ce film gigogne se concentre sur la quête identitaire de ce garçon dépourvu de rancune et de ressentiment qui va endosser les rêves de célébrité de son père défaillant. Un itinéraire chaotique qui consacre définitivement Michael Gracey comme un digne émule de Ken Russell et de son compatriote Baz Luhrmann, eux aussi fascinés par les rapports qu’entretiennent la musique et les arts visuels, sans craindre de choquer par certaines audaces assumées.
Jean-Philippe Guerand
Film britannique de Michael Gracey (2024), avec Robbie Williams, Jonno Davies, Steve Pemberton, Alison Steadman. 2h15.