Critique

Publié le 17 décembre, 2024 | par @avscci

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Sarah Bernhardt, la divine de Guillaume Nicloux

Après avoir incarné à la fin des années 90 le renouveau de la série noire à la française, et plus récemment proposé toute une série de films en forme de chronique autour de deux de ses proches (par ailleurs controversés), Michel Houellebecq et Gérard Depardieu, Guillaume Nicloux alterne films presque expérimentaux (La Tour) et réalisations formellement plus classiques (La Petite). Si Sarah Bernhardt appartient plutôt à cette dernière catégorie, le personnage en lumière est quant à lui des plus fous. On savait bien sûr que cette comédienne était comme une rock star adulée au tournant du XXè siècle, et qu’elle avait en son temps brisé bien des tabous. Le film de Nicloux vient fort à propos pour mettre son intempérance en images, célébrer la liberté sans limite de celle dont la vie n’était que superlatifs. Autour d’elle, c’est tout le monde artistique parisien de l’époque qui est convoqué, un monde pour le moins déconnecté de la France rurale et conservatrice de l’époque. Comme il faut de la romance, le film tourne en grande partie autour de ses amours avec un autre monstre sacré de la scène, Lucien Guitry. Ce qui nous vaut de voir également le fils de ce dernier, alors à l’aube de son succès, un certain Sacha Guitry. Mais c’est bien sûr le jeu, la scène, le théâtre, l’écart entre la vie et sa représentation qui sont au cœur du film, même (et c’est une surprise) si l’on voit au fond très peu la Divine sur scène. L’extravagance flamboyante de celle-ci est en tous cas remarquablement rendue par une Sandrine Kiberlain qui nous épate à chaque fois.

Yves Alion

Film français de Guillaume Nicloux (2024), avec Sandrine Kiberlain, Laurent Lafitte, Arthur Mazet. 1h38.




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