Critique

Publié le 23 juin, 2024 | par @avscci

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The Bikeriders de Jeff Nichols

Ohio, trou perdu, années 60, club de motards. Amoureux de leurs bécanes, buvant sec, roulant en troupe, ils ne jurent que par la « famille ». Règles imposées à tous, autorité du chef (Tom Hardy), présence obsédante de son dauphin (Austin Butler). Le tout raconté plus tard à un photographe inspiré de Danny Lyon, venu de Brooklyn photographier les Hell’s Angels à Chicago vers 1966. Au cœur du film le trio entre le chef, le dauphin et sa compagne, fascination amoureuse et rivalités sentimentales, trio illuminé par la beauté fracassante d’Austin Butler (Elvis, Dune 2). Schéma qui rappelle de loin Les Affranchis de Scorsese, la montée dans un groupe d’hommes d’un garçon simple, ascension, illusions, chute prévisible. La filmographie de Jeff Nichols est une succession impeccable de réussites narratives (Take Shelter, Mud, Loving) et une fois de plus il tient son récit avec rigueur et intensité. On est emporté parce qu’il répète un schéma traditionnel du cinéma américain, sans faute de goût, méthodiquement, avec des comédiens d’une grande intensité. La chute annoncée du héros colle à celle du clan, les grands principes gravés dans le marbre cédant aux valeurs nouvelles de trafiquants qui brisent le rêve originel. On regrettera juste que Nichols, fasciné par ses personnages, oublie un peu de filmer leurs montures, objets pourtant de la passion qu’il chronique.

René Marx

Film américain de Jeff Nichols (2023) avec Tom Hardy, Austin Butler, Jodie Comer, Michael Shannon. 1h56.




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