Publié le 26 septembre, 2022 | par @avscci
0Actu dvd – Deux westerns
Le couple formé par le macho inoxydable John Wayne et la peste irlandaise Maureen O’Hara dément à lui seul les accusations de machisme parfois dirigées contre son compatriote John Ford. Rio Grande (1950) marque la première des cinq rencontres entre la comédienne et le réalisateur, sous le signe du genre de prédilection du celui-ci, le western, alors à son apogée à Hollywood où il remplace avantageusement le genre historique pour un Nouveau Monde en quête de racines. Ce troisième opus de ce qu’on a baptisé son “cycle de la cavalerie” entérine le traitement humaniste que le cinéaste réserve aux Indiens spoliés de leurs terres. Il est par ailleurs accompagné ici de plusieurs suppléments de choix. Outre les interventions comme toujours érudites de Patrick Brion et Jean-François Giré, le bonus le plus remarquable est un making of qui donne la parole à trois témoins précieux, Michael Wayne (l’ainé des sept enfants de John, assistant pour L’Homme tranquille et Alamo) et deux des plus fidèles interprètes du cinéaste : Harry Carey Jr. (neuf films ensemble) et Ben Johnson (sept collaborations).
Douze ans plus tard, les héros semblent déjà bien fatigués, au moment où Cinécittá s’apprête à populariser le western-spaghetti. Avec Seuls sont les indomptés (1962), David Miller transpose le genre au XXè siècle et met en scène un incorrigible nostalgique de l’Ouest, le vrai, que campe le toujours altier Kirk Douglas en cow-boy accroché à son rêve, sur un scénario crépusculaire de l’ex-paria d’Hollywood Dalton Trumbo, auquel l’acteur-producteur avait déjà confié l’écriture du Spartacus de Stanley Kubrick. Avec aussi deux acteurs totalement étrangers au genre : la déjà géniale Gena Rowlands et Walter Matthau dans un contre-emploi comme il les affectionnait. Outre une présentation du regretté Bertrand Tavernier, le film comporte une interview fort intéressante de Kirk Douglas sur un genre qu’il a servi avec une loyauté sans faille.
Rio Grande / Seuls sont les indomptés – Sidonis