Critique

Publié le 10 février, 2025 | par @avscci

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5 septembre de Tim Fehlbaum

Quand débutent les Jeux Olympiques d’été de l’été 1972, le monde entier a en tête le caractère ô combien symbolique de ces joutes sportives organisées dans une Allemagne de l’Ouest qui revendique sa modernité. Trente-six ans plus tôt, Munich les avait déjà accueillis en devenant la vitrine du national-socialisme dans un détournement magistral orchestré par le ministre de la propagande du Reich, Joseph Goebbels. La manifestation mondialisée est marquée par les sept médailles du nageur américain Mark Spitz. Jusqu’à ce jour funeste où tout bascule avec la prise d’otages de la délégation israélienne par un commando terroriste palestinien au cœur même du village olympique. Deux films majeurs ont déjà été consacrés à ces événements : le documentaire oscarisé de Kevin Macdonald Un jour en septembre (1999) et Munich (2005) de Steven Spielberg qui suivait la traque des tueurs du commando de Septembre noir par le Mossad. L’approche du cinéaste suisse Tim Fehlbaum s’attache à la couverture télévisuelle alors inédite de cet événement que les spectateurs du monde entier ont pu vivre en direct pour la première fois de l’histoire. La chaîne américaine ABC qui couvre la manifestation sportive doit s’adapter aux événements afin de pouvoir les faire vivre à chaud mais à distance à près d’un milliard de personnes. C’est ce tour de force médiatique que raconte le film en suivant les efforts de la rédaction pour produire des images et surtout des informations en direct, mais aussi sa frustration de ne pas disposer d’images des événements. Comme la préfiguration des chaînes d’info d’aujourd’hui.

Jean-Philippe Guerand

September 5. Film germano-américain de Tim Fehlbaum (2024), avec Peter Sarsgaard, John Magaro, Ben Chaplin, Leonie Benesch. 1h35.




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